France: Des nouvelles de Vincenzo
Suite à l’arrestation de l’anarchiste Vincenzo Vecchi, qui a eu lieu le 8 août grâce à la collaboration des polices italienne et française, le matin du 14 août, à 11h à la Cour d’Appel de Rennes, il y a eu la première audience pour statuer de son extradition vers l’Italie. Selon les rares informations disponibles, ce matin les juges n’ont rien décidé en ce qui concerne l’extradition, parce qu’ils manqueraient « plusieurs éléments » nécessaires. Une autre audience a été fixée, pour le 23 août. Jusqu’à là, Vincenzo devrait rester à la prison de Rennes.
[…] Le greffe de la taule n’a pas fourni le numéro d’écrou aux compas qui ont appelé, prétextant qu’il suffirait d’indiquer son nom et prénom pour que le courrier lui soit livré. On peut toujours essayer. Voici donc son adresse :
Vincenzo Vecchi
Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin
Rue du Petit Pré
35132 – Vezin-le-Coquet
France
Vincenzo était en cavale, et recherché, depuis 2012, suite à sa condamnation définitive à 11 ans et 6 mois de prison pour cause d’inculpations (« dévastation et saccage ») liées aux journées de révolte contre le sommet du G8, qui a eu lieu à Gênes en juillet 2001.
Voici la déclaration de Vincenzo, lue au tribunal en 2007, pendant le procès contre une vingtaine de personnes, inculpées pour la révolte contre le G8 et pour certains faits qui se sont passés ces jours-là.
Déclaration à l’audience du 7 décembre 2007, au procès en première instance contre 25 inculpés pour la révolte contre le G8 de 2001 à Gênes.
Tout d’abord, une petite introduction : en tant qu’anarchiste, je pense que les concepts bourgeois de culpabilité et d’innocence sont totalement dépourvus de sens.
Ma décision de vouloir débattre dans un procès, à propos d’« actions délictueuses » dont on veut me tenir pour responsables, avec d’autres personnes, et surtout le fait d’exprimer ici ma façon d’être et de voir les choses, pourrait être interprétée de manière erronée. Il me faut donc préciser que l’esprit dans lequel je fais cette déclaration, après des années de mise en scène médiatique des faits dont on débat ici, c’est la volonté qu’on entende aussi la voix des inculpés. Avec cette courte intervention, je ne cherche cependant pas des voies de fuite, ni des justifications ; pour moi ça serait absurde même si la court décidait que se révolter est légitime : ce n’est pas son rôle.
Lire ces éventements à partir d’un certain point de vue, avec un certain type de langage (celui de la bureaucratie et des tribunaux) ne signifie pas seulement les prendre en compte de manière partielle, mais signifie en déformer la portée, le positionnement historique, social et politique, cela signifie les dénaturer complètement, en dehors du contexte dans lequel ils ont eu lieu.
Ce qu’on me reproche dans ce procès, le délit de dévastation et saccage, comporte, selon le langage du Code pénal, qu’« une pluralité de personnes prend possession de façon indiscriminée d’un grand nombre d’objets, afin de provoquer la dévastation ». Pour ce type de délit on demande des condamnations très longues, cela malgré le fait qu’il ne s’agit pas d’actions particulièrement détestables ni de crimes odieux.
J’ai toujours assumé la pleine responsabilité et les éventuelles conséquences de mes actions, y compris ma présence dans la journée de mobilisation contre le G8, le 20 juillet 2001; et même plus, je me sens honoré d’avoir participé, en homme libre, à une action radicale collective, sans aucune structure hégémonique au dessus de moi. Et je n’étais pas seul : avec moi il y avait des centaines de milliers de personnes qui, chacune avec ses petits moyens, ont œuvré pour s’opposer à un ordre mondial fondé sur l’économie capitaliste, qui se nomme aujourd’hui néoliberalisme… la bien connue globalisation économique, qui se dresse sur la faim de milliards de personnes, empoisonne la planète, pousse des masses à l’exil pour après les déporter et les enfermer, invente des guerres, massacre des populations entières : c’est ça que j’appelle dévastation et saccage.
Avec cet grande expérience en plein air qui a été faite à Gênes (pendant les mois précédents et pendant les journées de cette kermesse de dévastateurs et saccageurs planétaires), que quelque ringard s’obstine encore à appeler gestion de l’ordre public, il y a eu un clivage : après Gênes rien ne sera plus comme avant, ni dans les rues, ni, encore moins, lors des procès pour d’éventuels débordements.
Avec des sentences de ce type, on ouvre la voie à un modus operandi qui deviendra une pratique normale dans de tels cas, c’est à dire frapper dans le tas des manifestants, pour faire peur à quiconque ose participer à une manifestation, un cortège, une démonstration… je ne crois pas que ce soit exagéré de parler de mesures préventives de terrorisme psychologique.
Je ne discuterai par contre pas, ici, du concept de violence, qui est-ce qui l’exerce et qui doit s’en défendre et ainsi de suite : cela non pas pour tenir une attitude ambiguë par rapport à l’utilisation ou pas de certains moyens, dans la lutte de classe, mais parce que je pense que ce lieu n’est pas adapté à tenir un débat qui est le patrimoine du mouvement subversif, dont je fais partie.
Deux mots à propos du procès contre les policiers [en parallèle aux procès contre des manifestants, l’État démocratique italien a instruit aussi des procès aux flics accusés de violences – et de l’assassinat de Carlo Giuliani; inutile de dire que les sentences ont été bien plus clémentes ; NdAtt.].
On essaye, avec le procès aux prétendues forces de l’ordre, de donner une sensation d’équité… les procureurs ont voulu comparer les violences entre police et manifestants à une guerre entre bandes : sans trop de périphrases, je dis seulement que je ne songerais jamais à taper lâchement des personnes menottées, à genoux, dénudées ou dans une attitude visiblement inoffensive, avec l’intention précise d’humilier, dans le corps et dans l’esprit… Je suis habitué, désormais, à me voir traiter de provocateur, d’infiltré, etc. [après les émeutes, tout le cirque associatif/gauchiste a voulu croire que les affrontements étaient provoqués par quelques flics infiltrés; NdAtt.] et c’est dur, mais être comparé à un bourreau en uniforme, ça non… cette affirmation est révoltante ! Elle est digne de ceux qui l’ont formulée.
Et puis, instruire un procès contre des policiers et des carabinieri pour rappeler qu’on est dans une démocratie, signifie tout réduire à une poignée de fous violents, d’un côté, et à des cas de zèle excessif dans l’application de la loi, de l’autre côté. Cela, en plus d’être synonyme de misère intellectuelle, montre la faiblesse des raisons qui motivent l’engagement à préserver l’ordre social actuel.
De mon point de vue, faire le procès de la police en parallèle à celui des manifestants signifie donner aux prétendues forces de l’ordre un rôle trop importants dans ce qui s’est passé ; cela signifie enlever de l’importance aux actions menées par les personnes qui sont sorties dans la rue pour exprimer ce qu’ils pensent de cette société, en les cantonnant toutes dans un rôle de victimes d’un pouvoir tout-puissant. Carlo Giuliani, comme de nombreux autres de mes compagnons, a perdu sa vie pour avoir exprimé tout cela avec le courage et la dignité qui caractérisent depuis toujours ceux qui ne se soumettent pas à cet ordre des choses ; il ne sera pas le dernier, jusqu’à quand les rapports entre les personnes seront dictés par des instances externes, qui ne représentent qu’une petite minorité sociale. Et puisque je suis désabusé et que je donne la signification correcte au terme démocratie, l’idée qu’un représentant de l’ordre établi passe en procès pour avoir accompli son devoir me fait, sincèrement, rigoler. L’État fait le procès de l’État, dirait quelqu’un, et à raison.
Il va certainement y avoir des condamnations et je ne les vivrai certainement pas comme un signal d’indulgence ou d’acharnement à notre encontre, de la par de la court. Il faudra les considérer, en tout cas, comme une attaque vers tous ceux qui, d’une façon ou de l’autre, mettrons toujours en jeu leurs vies, afin de bouleverser l’existant de la meilleure manière possible.
[Depuis attaque.noblogs.org].
[Here the text in English / Qui il testo in italiano].
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FRANCIA: ACTUALIZACIÓN SOBRE LA SITUACIÓN DE VINCENZO (14/08/2019)
Tras el arresto del anarquista Vincenzo Vecchi, que tuvo lugar en Francia el 8/08/2019 gracias al trabajo conjunto de la policía italiana y francesa, esta mañana (14 de agosto) a las 11.00 a.m., en el Tribunal de Apelación de Rennes, se celebrará una audiencia sobre su extradición a Italia. Según la escasa información que ha sido posible conocer hasta ahora, durante la audiencia lxs jueces no decidieron nada sobre la extradición, ya que carecerían de «diferentes elementos» útiles. Se ha programado una nueva audiencia para el 23 de agosto. Entonces, en ese tiempo, presumiblemente seguiría siendo prisionero en la prisión de Rennes.
Para enviar correos o telegramas a las personas detenidas en las cárceles francesas, sería necesario tener el código de identificación específico (numero d’écrou) que cada prisión asigna al preso individual para identificarlo y que, en lo que respecta a la correspondencia, debe indicarse en la dirección de manera precisa . Desafortunadamente, al contactar a la prisión, la respuesta es que este número no se puede proporcionar (aunque en otras situaciones sucedió exactamente lo contrario), pero que es suficiente para indicar el nombre y el apellido y las letras aún deben llegar. Puedes intentarlo e intentarlo. A continuación se muestra la dirección:
Vincenzo Vecchi
Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin
Rue du Petit Pré
35132 Vezin-le-Coquet
France
Vincenzo era un fugitivo y buscado desde el 2012, luego de una sentencia final de 11 años y 6 meses de prisión que se le impuso por las acusaciones (específicamente, el crimen de «devastación y saqueo») inherente a los días de la revuelta contra la cumbre del G8 que tuvo lugar en Génova en julio de 2001.
A continuación se muestra una declaración de Vincenzo leída en la corte en 2007, durante el juicio en el que unas veinte personas fueron acusadas de la revuelta contra el G8 y algunos hechos específicos que ocurrieron en esos días.
DECLARACIÓN EN LA AUDIENCIA DEL 7 DE DICIEMBRE DEL 2007 EN EL JUICIO DE PRIMERA INSTANCIA CONTRA 25 ACUSADXS POR LA REVUELTA CONTRA EL G8 DE 2001 EN GÉNOVA
En primer lugar, me gustaría hacer una breve introducción: como anarquista, considero que los conceptos burgueses de culpa o inocencia carecen de sentido.
La decisión de querer debatir en un proceso de «acciones criminales» que pretenden imputarme a mí y a otras personas, es sobre todo para expresar aquí las ideas que caracterizan mi forma de ser y percibir las cosas, por lo que podría ser objeto de malas evaluaciones: por lo tanto, es necesario especificar de mi parte que el espíritu de esto es liberar esta declaración, después de años de espectáculo mediático de los hechos debatidos aquí, en el que incluso la voz de algún acusado se pueda hacer oír. Con esta breve intervención, sin embargo, no busco resquicios ni justificaciones: para mí también sería absurdo que el tribunal decida que es legítimo, dar la vuelta, no depende de ello.
Volver a leer los hechos que ocurrieron bajo un cierto punto de vista, con un cierto tipo de lenguaje (los de la burocracia de los tribunales, por ejemplo) no se refiere considerarlos parcialmente, sino que eso sería distorsionar su alcance, su colocación histórica, social y política, significa distorsionarlos completamente de todo el contexto en el que ocurrieron.
Lo que se desafía en este proceso, el delito de devastación y saqueo, implica, según el lenguaje del código penal, que «una pluralidad de personas toma posesión indiscriminadamente de una cantidad considerable de objetos para provocar la devastación»: para este tipo de delito exigen sentencias muy altas, y esto a pesar del hecho de que no son acciones particularmente odiosas o crímenes atroces.
Siempre asumí toda la responsabilidad y las posibles consecuencias de mis acciones, incluida mi presencia el día de la movilización contra el G8 del 20 de julio de 2001, de hecho, me siento honrado de haber participado como hombre libre en una acción radical colectiva, sin ninguna estructura hegemónica sobre mí. Y no estaba solo, conmigo había cientos de miles de personas, cada una con sus propios medios, trabajando para oponerse al orden mundial basado en la economía capitalista, que hoy se llama neoliberal… la infame globalización económica, que se enfrenta al hambre de miles de millones de personas, envenena el planeta, empuja a las masas al exilio y luego las deporta y las encarcela, inventa guerras, masacra poblaciones enteras: esto es lo que yo llamo devastación y saqueo.
Con ese enorme experimento al aire libre realizado en Génova (en los meses anteriores y en los días en que se llevó a cabo los eventos de devastadores y saqueadores planetarios) que algunxs recién llegadxs todavía insisten en mantenerse en la gestión de la plaza, se colocó en un punto de inflexión temporal, desde Génova en adelante nada ha sido como antes, ni en los cuadros ni en los juicios posteriores a posibles trastornos.
Allana el camino con sentencias de este tipo a un modus operandi que se convertirá en una práctica natural en casos similares, es decir, golpear al grupo de manifestantes para intimidar a cualquiera que se atreva a participar en marchas, demostraciones, manifestaciones… No creo que esté fuera de lugar hablar de medidas de prevención del terrorismo psicológico.
No voy a discutir aquí sobre el concepto de violencia, sobre quién la perpetra y sobre quién debe defenderse, etc. esto no es asumir actitudes ambiguas con respecto al uso o no de ciertos medios en la lucha de clases, sino porque considero que este lugar no es adecuada para enfrentar un debate que es parte del movimiento antagónico al que pertenezco.
Algunas palabras sobre el juicio policial.
El juicio de los llamados organismos encargados de hacer cumplir la ley intenta dar un sentido de justicia… lxs fiscales querían comparar la violencia entre la policía y lxs manifestantes con una guerra entre pandillas: sin decir muchas palabras, solo digo que nunca se me pensaría por la mente enfurecer cobardemente las personas esposadas, arrodilladas, desnudas o en una actitud inofensiva, con la intención precisa de humillarlxs en cuerpo y mente… Ahora estoy acostumbrado a sentirme como un provocador, un infiltrado, etc., y es difícil, pero ser comparado con un torturador en uniforme NO… ¡esa declaración es por lo menos repugnante! Es digno de quienes lo formularon.
Y luego establecer un proceso para policías y carabinieri, solo para recordarnos que estamos en una democracia, que significa reducir todo a un puñado de gritos violentos por un lado, y por otro lado a casos de celo excesivo en la aplicación del código. Esto, además de ser sinónimo de miseria intelectual, indica la debilidad de las razones para desperdiciarse para preservar el orden social actual.
Desde mi punto de vista, enjuiciar a la policía en paralelo con lxs manifestantes significa invertir las llamadas agencias de aplicación de la ley con un papel demasiado importante en el asunto; significa quitar importancia a los gestos realizados por las personas que salieron a las calles para expresar lo que piensan de esta sociedad, relegando a todxs a un papel histórico como víctimas de un poder omnipotente. Carlo Giuliani, como muchxs de mis otrxs compañerxs, perdió la vida por haber expresado todo esto, con el coraje y la dignidad que siempre ha distinguido a quienes no están sujetxs a este estado de las cosas y siempre que las relaciones entre las personas estén reguladas por organismos externos que representan a una minoría social estrecha, no será la última vez. Y como estoy desilusionado y atribuyo el significado correcto a la palabra democracia, la idea de que un representante del orden establecido sea juzgado por haber cumplido su deber sinceramente me hace reír. El Estado procesa al Estado diría alguien con razón.
Seguramente habrá condenas y ciertamente no las experimentaré como un signo de indulgencia o de furia hacia nosotrxs por parte de la corte. Serán evaluados, en cualquier caso, como un ataque a todxs aquellxs que de una forma u otra, siempre tendrán que poner en juego su existencia para alterar lo existente de la mejor manera posible.
[Tomado de anarquia.info].