SANS-RÊLACHE POUR L’ANARCHIE
À Florence le 9 mars aura lieu le jugement d’un procès qui voit inculpé.e.s 28 compagnon.nes accusés d’association de malfaiteurs et de différentes attaques anonymes dans des locaux fascistes. Trois de ces compagnons, Paska, Giova et Ghespe, se trouvent depuis un moment en prison, et en plus d’autres accusations, ils sont inculpés pour transport, fabrication et détention de matériel explosif et tentative d’homicide, pour la blessure d’un artificier qui bricolât sans aucune précaution un engin situé devant un lieu fasciste la nuit du 31 décembre 2016. La prison ne leur a pas épargné les provocations et violences, en réponse à une attitude conflictuelle qu’ils ont tenu.
À Trente et Turin deux opérations répressives ont conduit à l’expulsion de l’Asilo Occupato et à 12 arrestations pour chercher à éradiquer les luttes que ces derniers portent en avant. Après les arrestations et l’expulsion, nous sommes descendus dans la rue pour répondre à la répression et prendre de force des espaces d’expression de propre notre rage. Ces derniers jours également, Scripta Manent, procès qui met sous enquête plus de vingt ans d’histoire de l’anarchisme est en train de se conclure avec de dures demandes de condamnation. Dans tous les cas, les intimidations continuent ainsi que la répression vis-à-vis de qui apporte et exprime sa solidarité aux pratiques et individualités anarchistes en procès et en prison.
Les rêves et les pratiques, les possibilités et les réalités anarchistes sont l’habituel bâton dans les roues. L’état en Italie, come ailleurs, cherche à balayer qui continue à faire obstacle à ses projets pour préparer le terrain à un ultérieur tournant autoritaire. Nous vivons une époque où un nombre toujours plus croissant de personnes vivent des expériences oppressives quotidiennes, dans ses formes racistes, patriarcales, et totalitaires, avec le chantage de la prison, risquant d’être enfermé.e.s dans un Centre de Rétention ou déporté.e.s, de mourir au travail, durant un TSO* ou une rafle, de ne pas trouver les moyens de se séparer d’une relation violente, de vivre des genres et sexualités hors de la norme dans des conditions de marginalité, et plus encore. Selon les logiques de l’état pour maintenir l’ordre et veiller à la continuelle restructuration de l’appareil techno-industriel et coercitif à large échelle, il est nécessaire, entre autres choses, d’enterrer sous des années de prison, qui se bat depuis toujours contre les responsables de tout cela.
Dans la mise en œuvre du système de pouvoir, l’état doit isoler les pratiques d’autodétermination, de lutte, de solidarité, et d’attaque, puisqu’elles affaiblissent l’idée de la nécessité même de son existence, de sa prétention de totalité du contrôle car il a besoin d’empêcher la possibilité de s’auto organiser, tout comme la possibilité de reconnaitre ses propres et réels ennemis, pour qu’elle ne puisse pas prendre la forme d’une guerre sociale pour la subversion de ce système de domination tout comme celle d’y prendre part. Il cherche à endiguer une conflictualité anti-sociale qui ne se résigne pas au renouveau des groupes fascistes tolérés par une société aliéné, ni à l’imposition d’un système sécuritaire technologique et militaire pour défendre une ville-vitrine. Il cherche à représenter l’existence et l’agir de qui est accusé pour les pratiques d’attaque et de qui les soutien de manière à en invisibiliser les motifs.
Notre vécu et nos pratiques nous appartiennent, tout comme nos différences et nos tensions. Ils font partie de nos histoires et nos existences, pas comme une faiblesse mais comme une potentialité. Ils ne nous verrons pas dans leur petit théâtre, nous ne seront pas à leur échéances mais nous saurons nous donner le temps et les modalités. Nous ne prendrons pas des lèvres d’une sentence déjà écrite, ni d’une caution démocratique avec laquelle aujourd’hui les vies de qui n’a pas de place dans cette partie du monde, qui se fortifie toujours plus pour son bien être et ses privilèges, sont déchirées.
A Florence le 20 avril nous continuerons à être une ville où depuis toujours a été présente la critique anarchiste pour continuer à dire qu’il ne peuvent pas nous effacer et pour revendiquer avec nos pratiques d’attaque et de solidarité à toustes les anarchistes prisonnièr.es et inculpé.e.s.
FEUX PRISONS, LIBERX TUTTX !
Samedi 20 Avril
Rassemblement de solidarité à 16 h
Piazza dell’unità
Zona Santa Maria Novella
Firenze
Des individualités anarchistes
* Trattamento sanitario obbligatorio : Traitement Sanitaire Obligatoire (obligation de soin)
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